par Antoine Karp
Avant la Première Guerre mondiale, l’affigot (en français « affiquet » ou « porte-aiguilles ») était dans le Verdunois (Meuse-France) un accessoire de tricot généralement fait d’une branche de sureau mesurant une vingtaine de centimètres de long pour un diamètre d’environ 2 cm et évidé sur quelques centimètres à une extrémité. De ce côté, on fichait une des pointes de l’aiguille recevant les mailles. L’affigot accueillait donc alternativement chaque aiguille d’un rang de mailles à l’autre.
L’emploi de l’affiquet en sureau était autrefois fort commun en Lorraine, mais inconnu, semble-t-il, dans d’autres régions. Ailleurs, il était tiré d’un os de pied de mouton (notamment en Flandre wallonne), d’un morceau de buis, de fer ou d’ivoire ou plus humblement, fait d’une coquille de noisette ou d’un noyau d’abricot troués.
Son usage a varié en fonction des localités et des époques :
– Portage des aiguilles.
– Mise du travail en attente sans risquer de perdre des mailles.
– Appui de la pointe d’une des aiguilles en cours de tricotage, celle que dirige la main droite.
– Libération d’une main pour continuer le tricotage tout en conduisant les bêtes du bâton tenu dans l’autre main.
L’affigot lorrain en sureau a la particularité d’être très long et l’aiguille y était solidement plantée, ce qui lui faisait perdre une partie de sa longueur utile. Mais ainsi équipée, l’aiguille recevant les mailles était prolongée d’une sorte de poignée de gros diamètre qui facilitait son maintien entre le bras et le buste de la tricoteuse. L’affigot se démontant aisément, il n’encombrait plus l’aiguille de son poids quand venait son tour de former la maille.
Source d’inspiration : Le Patois de Cumières et du Verdunois : grammaire et vocabulaire ; Louis Lavigne, Société philomathique de Verdun ; éd. R Marchal, 1940